Albums Les p'tites chansons de Marc Perrone
D’elle je sais deux ou trois choses
Elle court, elle court, j’en sais la cause
De son histoire sont nées des roses
Rouges écarlates à peine écloses
Barre Renoir, Jean- Luc Godard, espoir les malabars
Chemin de Crève-cœur, le Jean Bart on se barre, point de départ
Je l’ai vue en cinémascope de mon septième
Ciel qu’elle était belle
Tous ces crépuscules à la pelle
Sur le vert-de-gris de l’immense chapelle
Saint-Denis basilique, La Plaine, plein les mirettes
Les gazomètres, le canal, le Fort de l’Est, à l’Ouest
Ils arrivaient de l’autre bord
L’accent vissé au cœur au corps
Ils apportaient quelques trésors
Loukoums, bendirs, oui ça j’adore
4000 dès 62, capitale des déplacés
Cité enchantée des espoirs tout en chantier
La lumière, elle vient des écoles
Marelle, avion et chewing-gum
Manuel, Christian, Luis et Jamon
Le Portugais, le Français, l’Espagnol
Étranges étrangers aux mots si singuliers
Couscous, paëlla, merguez et polenta
On s’en mettait plein la lampe
Chez l’un chez l’autre avec nos renps
Ça bricole dur les vieilles bagnoles
Sur le parking ils les fignolent
Une nuit en 66, le feu aux hydrocarbures
Comme un troublant écho des flammes du futur
Désespoir et maille à partir
Après l’espoir qui fait venir
Certains jettent de la poudre aux yeux
D’autres en font couler dans les veines
71 au Narval, le coup de feu
Un premier mort pour rien ou pour si peu
A ceux qui ont le choix des armes
Karcher, calibre n’amènent que les larmes
Si les problèmes sont récurrents
Y’a pas besoin de détergent
Série noire rue Lucienne, un film pas par hasard
L’Échappée belle, ça marche à pied sans crier gare
La lumière, elle vient des écoles
Plus que jamais moi j’en raffole
A Aubervilliers le lycée
Ca nous poursuit, rue des Cités
Pirollo, le café, le baby et la pasta
On y refait le monde, d’Hendrix on est fada
Là tout près, tout à coté
Il y a le théâtre de la Commune
On a tous envie d’en croquer
De ces mots à décrocher la lune
Rufus , ses Trois Cents Dernières pour moi seront les premières
Le Berliner, Benedetto , Garran, Becket et Molière
Bien sûr je n’ai pas tout compris
Les grands textes j’ les ai jamais appris
Mais l’horizon s’est éclairci
La musique, les mots, l’ont élargi
Laissez les vers luisants illuminer les fruits
Qui courent en chahutant au seuil de leur vie
Les cours de maternelles en sont pleines
Aux joues diaphanes, ambre ou ébène
De leurs sourires de porcelaine
Échappe un chant, ils nous emmènent
D’eux je sais deux ou trois choses
Ils courent, ils courent, j’en sais la cause
De leurs histoires naîtront des roses
Rouges écarlates à peine écloses